PARCOURS DU CIPCRE-BENIN EN MATIERED’EDUCATION ENVIRONNEMENTALE
Le CIPCRE-Bénin a initié en 1995 une sortie écologique de deux jours, dénommée VACANCES ENVIRONNEMENT, qui a réuni des élèves et enseignants venus de divers établissements de l’Ouémé. Cette sortie, conduite par des enseignants du supérieur avertis des questions environnementales, s’est préoccupée de l’étude des problèmes environnementaux d’une part du plateau et d’autre part du littoral. La cerise sur le gâteau est l’engagement final des participants pour la création des clubs environnementaux en milieu scolaire. C’était de là que les Cellules CIPCRE-SUont pris leur envol.
Multiples sont les activités qui ont caractérisé la vie de ces cellules. En effet, structurées en un bureau dont l’ossature et le nombre de personnes varient d’un établissement secondaire à un autre, les cellules CIPCRE-SU sont composées essentiellement d’élèves et sont encadrées par des enseignements appelés Responsables adultes de cellule, sous la supervision de l’administration de l’établissement. Les cellules CIPCRE-SU ont eu pour principale mission de solutionner les problèmes environnementaux auxquels leurs établissements respectifs sont confrontés et œuvrer à l’embellissement du cadre de vie scolaire. La mise en œuvre de cette mission est appuyée techniquement et financièrement par le CIPCRE-Bénin qui organise, à des échéances retenues d’accord partie, des séances de sensibilisation et des sessions de formation à l’endroit des membres des cellules CIPCRE-SU ainsi qu’à leurs responsables adultes. Ces dernières activités prennent en compte aussi les enseignantes et enseignants des écoles maternelles et primaires.
L’approche d’intervention utilisée par le CIPCRE-Bénin dans le cadre de l’éducation écologique en milieu maternel et primaire parait spécifique, puisqu’elle est axée sur l’orientation des connaissances environnementales vers les institutrices et instituteurs, qui s’évertuent de les transmettre aux apprenants suivant la pédagogie requise.
Aussi, le CIPCRE-Bénin a-t-il œuvré aux côtés des établissements secondaires pour la gestion prospective de l’espace scolaire. En effet, après des constatsde gestion hasardeuse de l’espace scolaire, sur un certain nombre d’années, le CIPCRE-Bénin a accompagné des établissements à expérimenter une approche de gestion durable du domaine abritant leur établissement. Cette expérience une fois capitalisée, a été couronnée, au prix d’un long plaidoyer, par l’Arrêté interministériel ANNEE 2008N°204/MEMP/MESFTP/DC/SGM/DPP/DIEM/SP portant institutionnalisation du Plan d’Aménagement de l’Espace Scolaire (PAMES) dans les établissements d’enseignement maternel, primaire et secondaire, signé du Ministre des enseignements maternel et primaire et celui de l’enseignement secondaire et de la formation technique et professionnelle, le 30 décembre 2008.
Mais entre-temps, le CIPCRE-Bénin a posé aussi ses pas dans les ateliers de l’artisanat de recyclage des déchets métalliques quant à l’éducation écologique.
L’objectif poursuivi est d’amener les artisans, qui en éprouvent le besoin, à améliorer progressivement et individuellement, leurs conditions et cadre de travail.
C’est ainsi qu’en 2002, il avait été mené un certain nombre d’activités en ce qui concerne la sélection et le suivi des artisans en éducation écologique au cours du plan d’actions quinquennal (PAQ 2002-2006) du CIPCRE-Bénin. L’essentiel des activités qui avaient été menées était constitué d’une collecte de données sur les conditions et cadre de travail des artisans ; une estimation du nombred’artisans à suivre pendant les cinq (05)années et la sélection de vingt-cinq (25) artisans pourcourant2002 ; l’établissement de la situation écologique initiale de chacun des artisans ayant été écoutélors de la collecte des données ; des visites d’atelier en vue de compléter les informations préalablement recueillies.
La méthodologie utilisée par le CIPCRE-Bénin pour la conduite de cette activité est caractérisée par une dégressivité. Elle a consisté à commencer avec les artisans qui portent un intérêt à l’amélioration de leurs conditions et cadre de travail. Ensuite, à débuter avec tous ceux qui se seront déclarés intéressés, puis enfin, poursuivre le travail avec ceux qui se montreront plus déterminés.
Concomitamment, des classes d’éducation écologique ont été organisées à l’endroit des apprentis d’artisans dans lescommunes de Porto-Novo, d’Adjarra et d’Akpro-Missérété. Le contenu des modules ont abordé entre autrethématiques, l’hygiène du travail dans les ateliers ; les mesures de sécurité et de protection au travail ;l’hygiène corporelle et vestimentaire chez les artisans ; la pollution de l’eau et du sol ; la pollution acoustique ;l’hygiène alimentaire ; l’importance de la verdure : cas des arbres et des parterres de fleurs ;les microbes : causes de maladies ; les infections sexuellement transmissibles (IST) et le VIH-SIDA. En plus de l’objectif cognitiviste, les apprenants ont été amenés à réinvestir les connaissances acquises dans leur vécu quotidien, tant au niveau des ateliers que dans leur lieu de résidence. Des descentes de suivi effectuées à cet effet ont confirmé l’opportunité d’une telle intervention du CIPCRE-Bénin au profit de cette couche de la société.
Dans la perspective de contribuer à l’émergence des éco-citoyens actifs dans les communes des Aguégués et de Bonou, il a été tenues des sessions de Classe d’environnement à l’endroit des jeunes scolaires et non scolaires. Cette activité qui a eu pour point d’encrage les villages d’Akpadon et de Gnanhouizounmè, situés respectivement dans les Communes des Aguégués et de Bonou, s’est déroulée au cours du triennat 2010-2012, à l’occasion de la phase 2 du projet de Promotion de la Gouvernance Environnementale Locale (PROGEL2).
Les résultats obtenus aux termes du projet, ont été perceptibles à travers les actions de réinvestissement engagées par apprenants. Aujourd’hui, il ne fait l’ombre d’aucun doute que ces apprenants sont dignes de porter le titre d’éco-citoyens actifs. La belle preuve est qu’outre les comportements dont ils font montre vis-à-vis des ressources naturelles, chacun d’eux a pu mettre en terre, entre autre, un plant de Terminalia catapa qui a survécu et procure actuellement de l’ombre dans chacune des cours de maison de ces éco-citoyens.
Enfin, depuis le 2 janvier 2013, le CIPCRE-Bénin a lancé un nouveau paradigme : « Ecole Verte ». Ce concept désigne tout établissement scolaire dont les acteurs font preuve de militantisme écologique, disposant d’espaces verts et de parterres de fleurs entretenus, ayant mis en terre des plants qui ont survécu, faisant usage de poubelles, et disposant de latrines constamment entretenues, etc. ; tout ceci sur la base d’un plan d’aménagement de l’espace scolaire.
C’est une initiative semblable au mouvement CIPCRE-SU d’alors, nonobstant son approche d’intervention qui contient en elle une certaine innovation. Cette innovation réside dans la procédure de sélection des établissements partenaires, qui renvoie à une concurrence. Aussi, l’avènement de l’‘’Ecole Verte’’ revient-il à l’action conjuguée de tous les acteurs du milieu scolaire, y compris les parents d’élèves, et la réalisation du plan d’aménagement de l’espace scolaire (PAMES) devient une condition sine qua non à toute intervention du CIPCRE-Bénin.