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«Dynamique citoyenne» a été officiellement lancée le 10 décembre 2005. Occasion, pour les initiateurs, dont le CIPCRE, d’annoncer des couleurs: meeting populaire à Yaoundé autour du slogan «non à la corruption et à l’impunité».
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C’était un cahier d’activités chargé. Deux jours, les journées du 9 et 10 décembre, officiellement consacrées, sur le plan international, à la lutte contre la corruption et pour le respect des droits de l’Homme. Le symbole le plus visible en a été ce meeting populaire organisé au cœur du Boulevard du 20 mai à Yaoundé. Brassards rouges, bandeaux de même couleur et prospectus en main, près de deux cent personnes se sont mobilisées pour, à l’unisson, brandir le «carton rouge» contre la corruption et l’impunité qui ont fait leur lit au Cameroun. |
Ce sont des questions qui entrent en droite ligne de la vision que porte le Cercle International pour la Promotion de la Création (CIPCRE) ; d’où son adhésion comme membre initiateur. En effet, depuis 2002, le CIPCRE a pris conscience de la gravité de ce fléau au Cameroun et s’efforce, depuis cette époque, de sensibiliser le grand public. Notamment à travers le mouvement annuel «Campagne Semaines Pascales» dont l’une des éditions récentes avait pour thème «Pour une société civile sans violence, combattons le tribalisme et la corruption». D’ailleurs, pour ces festivités marquant le lancement du nouveau Réseau, le CIPCRE a doublement contribué. D’abord, en mettant à la disposition de la jeune dynamique des outils, comme le billet «mille gombos», qu’il avait jadis utilisé pour combattre la corruption. Ensuite, à travers une intervention – au cours du meeting - de son Conseiller théologique, le Pasteur Kä Mana, pour qui la réussite du réseau dépend de la capacité de ses constituantes à dépasser les clivages politiques, pour se positionner en partenaire qui travaille avec les autres dynamiques, sans rien perdre de son indépendance idéologique, ceci dans l’optique d’un véritable changement. Le CIPCRE joue donc un rôle important dans la lutte contre la corruption au Cameroun. C'est sans doute, en signe de reconnaissance de ce travail, que son Directeur Général, le Pasteur Jean Blaise Kenmogne, a été élu à la vice-présidence du conseil d'administration de TranTransparency International Cameroun. C'était le 10 décembre 2005, à l'issue de l'Assemblée générale de la section camerounaise de cette ONG internationale. Le lancement officiel de ce nouveau réseau a mobilisé nombre d’acteurs sociaux. Outre des leaders d’organisations, on pouvait noter la présence d’artistes et comédiens venus tous dire «Non à la corruption et à l’impunité au Cameroun !». La nouvelle dynamique, qui rassemble une vingtaine d’organisations et associations, pense «qu’un autre Cameroun est possible», et propose, pour y arriver, l’observation de trois préalables : promotion d’un véritable Etat de droit, la lutte contre l’impunité et l’éradication de la corruption. Le lancement de ce réseau, au Cameroun, intervient dans un contexte marqué par des grincements de dents sur certains faits d’actualité. De sources proches des ministères de la fonction publiques et de l’économie et des finances, l’opération d’assainissement du fichier solde de l’Etat vient de révéler le détournement de près de 5 milliards de FCFA par des fonctionnaires, plus ou moins impliqués, dans le système informatique qui permet de gérer les salaires des agents de l’Etat. Il en est de ces fonctionnaires indexés, tout comme de certains Directeurs généraux de sociétés d’Etat sur qui pèsent de nombreux soupçons de détournement de deniers publics. Le Cameroun, selon le récent classement de Transparency International, reste l’un des pays les plus corrumpus d’Afrique et du monde. «Dynamiques citoyenne» espère, par des actions concrètes, apporter sa pierre à la lutte contre ce fléau qui grandit et prend du galon, certes à cause de la pauvreté, mais aussi et surtout à cause de l’impunité. |
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Manifestaion au Boulevard du 20 mai |