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CIPCRE-Bénin : 1993 – 2023 : 30 ans d’engagement pour un Bénin plus humain, sain et vert.

1-    RECIT DE VIE DE L’ENFANT A.G.

 

Je m’appelle A.G. j’ai 15 ans et je suis en 6ème. Un jour je lisais une brochure « Amour et vie » que j’ai achetée à l’école quand R. un cousin âgé de 23 ans et en classe de 4ème dans mon collège, m’a demandé de le lui passer et qu’il va me le ramener le soir à l’école. Le soir en venant à l’école, il ne m’a plus apporté le document comme prévu. Il m’a alors demandé de passer à la maison chez lui pour le retirer. Puisqu’il  réside non loin de notre maison, j’ai accepté. Après les cours de cette soirée, je me suis rendue chez lui. De l’intérieur de sa chambre où Il était en position couchée, il m’a demandé d’entrer prendre la brochure sur sa table d’étude. Quand j’y suis entrée, il s’est jeté sur moi et a mis dans ma bouche un pagne qu’il avait noué à son cou pour m’empêcher de crier. Il m’a fait déshabiller et a tenu des rapports sexuels avec moi. Retournée à la maison, je n’ai rien dit à personne, même pas à ma maman. N’eut été la vigilance d’une des voisines, qui a su fait le constat,  personne n’aurait été informé de ce viol. Aussitôt informée, ma mère s’est d’abord rapprochée des parents de l’auteur qui n’ont pas voulu interpeller leur enfant pour qu’il reconnaisse son forfait. Fâchée, elle s’est donc rendue à l’école pour signaler au directeur le comportement de R. Je ne sais pas comment le CIPCRE a été informé et s’est dépêché sur le terrain. L’animatrice nous a orientés vers le centre de promotion sociale de Bonou qui a saisi le centre de santé de la commune où le certificat médical a été établi et atteste de mon viol. Ledit certificat a été adressé à la brigade de Bonou qui a déféré R. à la prison civile de Porto-Novo. Actuellement, je vais bien parce que j’ai subi les soins médicaux au centre de santé. Je continue de suivre les cours et je passe en 4ème.

 

2-    RECIT DE VIE DE L’ENFANT D. A.

Je m’appelle D.A. et j’ai 9 ans. Je suis au CI et vis avec mon père et sa deuxième femme. Un après midi après l’école, le coiffeur qui est à côté de notre maison m’a appelé pour me commander et j’ai refusé parce qu’il avait profité d’une pareille occasion pour tenir les rapports sexuels avec moi sans que personne n’en soit informée. Après ce refus, il s’est plaint à ma marâtre. Celle-ci m’a demandé de rendre service au coiffeur chaque fois qu’il sollicitera. Ainsi donc, un jour dans son atelier, il a encore abusé de moi. Je suis rentrée sans me confier qui que ce soit. Trois jours après, alors que je revenais de la toilette, je suis tombée évanouie. Aussitôt, ma marâtre est venue me secourir. Voulant comprendre ce qui m’arrivait, j’ai fini par leur avouer la vérité. Ils m’ont alors conduit à l’hôpital de zone d’Adjohoun où j’ai reçu les soins. Aujourd’hui, je suis en bonne santé et je continue d’aller à l’école grâce à l’appui psycho-social de l’ONG ESGB avec l’accompagnement de CIPCRE-Bénin. Le coiffeur ayant appris que l’information est portée à la connaissance de brigade et de la radio qui a déjà commencé par diffuser l’information, a pris la clé des champs et n’est plus de retour jusqu’à présent.

 

3-    RECIT DE VIE DE L’ENFANT DE L’élève E. L. 

Je m’appelle E. L. Un jour,  mon ami un certain IBRAHIM Moustapha, élève en terminale A dans le même CEG m’invita chez lui pour m’aider à faire un exercice d’Anglais que je lui avais soumis la veille. Je n’ai pas hésité à y aller. Arrivée chez lui, il m’a donné du jus de bissap. Un instant après, je ne me suis plus retrouvée. J’étais ivre et en ce moment il a profité de moi et a tenu des rapports sexuels avec moi. C’est à mon réveil que je l’ai constaté. Je lui ai dit que ce qu’il a fait n’est pas bien. Il a encore pris son portable pour vouloir prendre ma photo toute nue. Je lui ai dit non. Il a répliqué en disant qu’il allait me tuer si je ne l’acceptais pas. Il m’a alors photographiée et je lui ai demandé pardon d’effacer ; il a fait semblant de le faire. Moi je l’ai cru et je n’ai plus senti important d’informer mes parents de ce qui vient d’arriver car craignant aussi leurs remontrances à mon égard. La scène se produisait en Mars 2013. On en était là quand le mardi 21 Mai 2013 à l’école, une camarade m’a interpelée en me disant que ce que j’ai fait n’est pas bien. Je lui ai demandé ce que j’ai fait. Là, elle m’annonça la triste nouvelle : Ma photo prise nue et nommée Elisabeth est sur tous les portables à Dangbo et sur Internet. Le jeudi, mes parents sont informés et se sont mis en sanglots. Madame Sahadatou, l’ombudsman de la commune, est venue à la rescousse en nous proposant de nous emmener à la brigade de gendarmerie de la localité pour porter plainte. A la brigade, elle a appelé l’animateur de CIPCRE-Bénin pour venir la rejoindre. Actuellement, mes parents et moi ont déposé une plainte contre Ibrahim et la brigade de gendarmerie s’apprête à le déférer en prison.